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(Photo du compte Twitter. Avec l'autorisation d'Ophir Levy)
Emissions consacrées aux "images clandestines":
(France Culture)
Ophir Levy est Maître de conférences en études cinématographiques à l'université Paris 8 - Vincennes-Saint- Denis. Diplômé d'études cinématographiques et de philosophie, il a enseigné l’esthétique et l’histoire du cinéma à la Sorbonne nouvelle - Paris 3. Il intervient dans les formations du Mémorial de la Shoah où il a animé un cycle de conférence intitulé "Cinéma et Shoah" pendant 5 ans.
Il est l'auteur de deux ouvrages : Le premier paru en 2009 Penser l'humain à l'aune de la douleur : Philosophie, histoire, médecine 1845-1945 Le second en 2016 Images clandestines : Métamorphoses d'une mémoire visuelle des "camps" (tiré de la thèse du même nom qui a reçu le "Prix de la recherche" de l'Inathèque en 2014) Son livre évoque le cinéma hanté par la Shoah dans une réflexion qui mêle, comme le rappelle Sylvie Lindeperg dans la préface, "la philosophie, la psychanalyse, l’étude esthétique et l’étude historique" . Il questionne le pouvoir d'aimantation de la mémoire de la Shoah, son magnétisme, son empreinte (laissée selon trois modalités : l'imagerie, la persistance et la rémanence).A. Lion
Compte-rendu de l'intervention d'ophir Levy (Par Agnès Lion .Lu et corrigé par Ophir Levy) Le point de départ de sa thèse fut un film "Soleil vert" de Richard Fleischer (1973) dont les images ( en particulier celle de l'affiche) renvoient à celles de la libération de Bergen-Belsen (exemple : bulldozer ramassant les corps). Comparaison de scènes de la douche Extrait de la série « Holocauste » (1978) de Marvin Chomsky vue par 1 américain sur 2, par 200 millions de personnes dans le monde. Un gros plan est réalisé sur des pommeaux de douche. Attente que le gaz sorte (alors qu’à Auschwitz, les cristaux de zyklon B étaient déversés par une trappe). Ce suspens (de l'eau sort finalement des douches) a suscité une violente réprobation de la part de certains critiques qui reprochaient à Spielberg d'employer de façon indécente les "trucs" spectaculaires du cinéma dans un contexte qui impose d'ordinaire une grande retenue.
Migration des images Imagerie Film de Godard "Alphaville "(1965)Monde du futur où le passé n'est pas mentionné mais où il se répète. 2 films récents mettent en scène les membres du Sonderkommando de Birkenau : The Grey Zone de Tim Blake Nelson (2001) et Le fils de Saul de László Nemes (2015). Une séquence de la série Westworld (2016)de Lisa Joy et de Jonathan Nolan, dans laquelle on découvre les coulisse du parc d'attraction, nous montre le sort réservé aux robots ayant été éliminés par les clients. Leurs corps sont disposés à la manière des victimes des chambres à gaz de Birkenau telles qu'elles sont représentées dans les deux films cités plus haut. Point remarquable, dans Westworld, les outrages répétés que subissent les robots sont rendus possibles par le fait que leur mémoire est régulièrement effacée. Le lien entre oubli et répétition des crimes renvoie à celui qui menace toute société ("Qui se souvient des Arméniens ?" déclara Hitler quelques jours avant d'envahir la Pologne). Les scènes du bulldozer (violence anthroplogique de la pelleteuse) et de l'amoncellement des corps sont reprises par différents films : Soleil vert de Richard Fleischer (1973) Remarques techniques : surpopulation manifeste, l'individu est écrasé, morcelé par le cadrage qu le réduit à la masse. Mars attacks ! Tim Burton (1996) 24 heures Chrono Série de Joel Surnow (2001) L'écume des jours de Michel Gondry (2013) Platoon d'Oliver Stone (1987) La reine Margot de Patrice Chéreau (1993)
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